Client : Jirô Namakishi

Lieu : Rues & quais brumeux

Voilà trois longues années que je ne m'étais plus rendu au domaine familial, je suis revenu d'urgence quand j'ai appris que Mère était malade mais deux jours seulement se sont écoulés et je regrette déjà mon retour au pays. Au cours de mes voyages j'ai pris un certain goût à l'indépendance, je ne supporte plus d'être encadré comme ce fut le cas avant mon départ. Pour échapper à ma famille, j'ai donc envoyé une lettre à la Mizukage pour la supplier de me confier une mission après des années d'absence, j'attends nerveusement sa réponse car j'ai entendu dire qu'elle n'était pas très clémente avec ceux qui n'ont pas aidé à la reconstruction du pays enfin quoiqu'il advienne, je trouverai quelque chose pour repartir dès que possible.

Je ne peux m'empêcher de jeter des coups d'oeil furtifs vers l'horloge qui trône dans un coin du salon alors que Mère se relève difficilement de son fauteuil grâce à l'aide de Jin, le futur chef du clan. Avec les années j'ai fini par accepter de lui céder cette place, après tout je ne crois pas pouvoir être très présents pour tous les membres de ce clan d'aristocrates qui se croit tout permis. Je n'ai jamais vraiment eu ma place ici et nombreux ont été ceux qui me l'ont fait sentir. Enfin bref, j'attends patiemment une réponse à mon courrier, les jambes serrées et les bras croisés, il me tarde de m'en aller.

La porte s'ouvre brusquement, je me lève machinalement alors que mon cousin s'approche de moi, une lettre à la main. Il tend le bras, au début je reste inerte mais je finis par la lui enlever des mains, le cachet a déjà été amolli, l'a-t-il lu ? Il me regarde d'un air mécontent et se tourne vers Mère alors que je quitte la pièce pour lire la réponse de la dirigeante du village, apparemment on m'accorde une mission de rang D au coeur même de Kiri gakure no satô, quel soulagement de pouvoir enfin être seul.

« Il est temps Mère, je dois partir. »

Je tire une révérence en signe de respect et quitte définitivement le bâtiment, je crois que je ne suis pas prêt de remettre les pieds ici, j'espère qu'ils m'oublieront vite. Je saisis d'un geste vif mon sac de voyage et me dirige vers les portes qui délimitent le territoire du domaine, je me retrouve rapidement sur la côte alors que le vent fouette mes joues rosies par le froid hivernal. Une embarcation m'attend déjà, je m'empresse de rentrer à l'intérieur et je m'assois sur le pont afin d'observer le paysage, cet air frais annonce d'ores et déjà le début de la liberté.


Me voici arrivé aux portes du fameux hôtel, je jette un coup d'oeil à droite puis à gauche avant de rentrer à l'intérieur, le décor n'est pas digne d'une grande enseigne mais ça peut faire l'affaire si l'on est de passage. Je me rends à l'accueil où m'attend une femme qui s'occupe de la réception, elle me lance un regard surpris et, avant que je puisse ouvrir la bouche, elle se lève et court vers une porte où un panneau indique qu'il s'agit de la salle réservée au personnel. Quelques secondes plus tard elle revient en compagnie d'un homme assez imposant, j'imagine que c'est le patron.


« J'imagine que tu es le Ninja à qui nous avons fait appel. Je me présente, je suis Jirô Namakishi, responsable de l'hôtel.
- Appelez-moi Kazuko. »

Il me lance un regard apeuré, je ne sais pas ce qui l'effraie autant et encore moins ce qu'il recherche avec son air évasif, parfois je me demande si ça tourne très rond dans la tête des gens. Un client descend de l'étage supérieur, il est blanc comme un linge, décidément il y a vraiment quelque chose de louche qui traîne dans cet hôtel. Une fois le client dehors, le dénommé Jirô se jette à mes pieds, j'esquive naturellement, dégoûté par son comportement si peu...crédible pour un gérant d'hôtel réputé. Alors qu'il tente d'essuyer ses larmes, il s'exclame :

« Dites moi que vous pouvez faire quelque chose ! Ca fait deux semaines que ça dure et j'ai déjà perdu 35% de mes clients réguliers ! Je vais devoir mettre la clé sous la porte si les affaires continuent ainsi !
- Ne vous inquiétez pas, laissez-moi deux jours et tout sera en ordre. »

Le seul problème est que ces bruits ne se manifestent que la nuit apparemment, je vais donc devoir attendre la tombée du jour pour commencer mon enquête. Je soupire, au moins je vais pouvoir aller manger un petit quelque chose, j'ai vraiment très faim. Je salue respectueusement le patron malgré le fait que ses jérémiades ont le don de m'agacer puis je quitte l'hôtel pour me rendre dans une des échoppes voisine, peut-être que je vais pouvoir me renseigner sur la situation inquiétante qui règne en ces lieux. Arrivé dans la salle enfumée par la cigarette, je prends place à une table située non loin de la fenêtre et passe ma commande.

En tant que bon Shinobi, je suis censé pouvoir obtenir des informations sans me faire remarquer même lorsque ce n'est pas indiqué dans mon contrat de mission. Il faut que je m'entraîne pour mes futures missions d'infiltration, je ne suis peut-être encore qu'un aspirant mais un jour viendra où moi aussi je devrai effectuer des ordres de haut rangs. Je reste assis durant une heure, toujours rien concernant l'hôtel, je ne me décourage pas, quelqu'un finira bien par en parler. Des murmures s'élèvent près du bar, j'ai crû entendre le nom de "Jirô", peut-être est-ce un homonyme mais pour en avoir le coeur net, je me lève et me rapproche, feignant de me rendre aux toilettes. Je reste adossé au mur, je ferme les yeux et me concentre sur la discussion.


« ...étais dans la chambre 201, j'ai entendu de ces bruits ! J'avais trop peur donc je ne suis pas descendu le signaler au patron. Mais le lendemain j'ai fait la malle, je ne te conseille pas d'y aller sauf si tu veux résoudre le mystère qui tourne autour de cette histoire. On raconte que c'est le fantôme du type à qui appartenait l'hôtel jadis qui revient nous hanter parce que le fils de Jirô s'adonne à des rituels étranges dans la cave. »

Je n'ai pas besoin d'en entendre plus, j'ai déjà des pistes de recherche, je reviendrai plus tard si j'ai besoin d'informations supplémentaires. Je rentre à l'hôtel sans adresser la parole au patron, trop poltron pour régler ses affaires de lui-même de toute façon. Je monte au deuxième étage et pousse la première porte, c'est donc ici la chambre 201. Je saisis une feuille de papier et laisse une note à la bonne pour signaler que je prends la chambre le temps de mon enquête, suite à cela je pose mes affaires sur le sol et me jette sur la couverture. Il doit être dix-huit heures, si je veux être en forme pour cette nuit je devrais peut-être dormir maintenant.


Le sommeil m'a apporté quelques pistes de réflexion en plus, je me demande pourquoi le patron n'a pas évoqué la présence de sa progéniture au sein de l'hôtel ? Peut-être que les rumeurs sont exactes...Enfin, on ne peut jamais être sur de rien lorsque ça vient d'informations non officielles. Je m'allonge sur mon lit et croise les bras derrière ma tête, pour l'instant je n'ai encore rien entendu de suspect mais si c'est aussi terrible qu'on le dit...Bah de toute façon, je suis incapable de ressentir une quelconque émotion alors ce n'est pas la peur qui pourra me paralyser contrairement au commun des mortels. Je bâille et m'allonge sur le côté, en attendant un signe quelconque des bruits évoqués par l'ancien client dans le bar.

Après dix minutes d'attente on commence à rentrer dans le vif du sujet, j'entends des gargouillements étranges provenant de l'extérieur. Je me redresse et me dirige vers la provenance de la source sonore, j'ouvre la fenêtre sans faire de bruit et passe ma tête à l'extérieur. Les sons deviennent alors plus intenses, des murmures s'élèvent dans le noir, des métaux s'entrechoquent...Mais qu'est-ce donc ? Je quitte ma chambre et me rends dans le couloir où d'autres clients sont déjà présents, alarmés par les sons étranges. Je descends à l'étage inférieur, c'est exactement le même schéma.

Cette histoire est bizarre, je suis sceptique à l'idée de me rendre dans la cave mais c'est le seul endroit où se portent mes soupçons. Je remarque alors que la porte est cadenassée, décidément toute la sécurité est axée sur la cave, je me demande pourquoi. Je saisis un kunaï et crochète habilement la serrure, j'entends un clic, c'est bon. Je prends mon courage à deux mains et pousse la porte qui grince, une lumière aveuglante vient me piquer les yeux avant qu'ils ne s'accommodent. Je plisse encore quelques secondes les paupières et descends les escaliers, me tenant à la rampe pour ne pas tomber. Je découvre alors un jeune homme recroquevillé tenant dans ses mains une marionnette à une forme ...bizarre. Il se rend compte de ma présence et fait volte-face :


« Je vous jure que c'est pas moi qui fait tout ce boucan !
- Cette marionnette, d'où vient-elle ? »

Il semble hésiter à me répondre, cela me rend furieux, j'ai remarqué qu'au moment où je l'ai interrompu dans son petit délire, les bruits ont cessé. Il se met alors à pleurer, tel un gamin, je reconnais alors dans son attitude Jirô, le patron de l'hôtel, c'est sûrement son fils.


« S'il-vous-plaît monsieur ne dites rien à mon frère ! Je ne veux pas travailler à l'hôtel alors je fais tout pour que personne ne vienne ici. Il ne me laisse pas le choix, il m'enferme dans cette cave pour que je fasse la plonge et lave le linge !
- Et il ne s'est jamais rendu compte que c'est toi qui fait tout ce bruit ? »

Le garçon me sourit avant d'éclater de rire de façon démoniaque, il s'amuse alors à démonter sa marionnette, en réalité ce ne sont que de simples outils pour faire le ménage. Un balais, un torchon, un couvercle de poubelle c'est donc ça que les gens prennent pour le fantôme de l'hôtel, mais comment a-t-il fait pour le faire apparaître sur deux étages, je m'empresse de lui poser la question tout en gardant mon calme. Il soupire et me répond alors :

« Avant la mort de nos parents j'étudiais à l'académie des Ninjas, mon frère m'a enlevé de l'école pour venir travailler ici, il a fini par devenir le propriétaire après des années de travail...Et c'est comme ça qu'il me remercie. J'ai toujours été doué pour les marionnettes, en fait je la fais passer par la bouche d'aération et je la contrôle grâce à mes fils de chakra.
- Et les bruits donc ?
- Oh ça...C'est juste quand le couvercle percute un mur ou une surface solide, les murmures n'en sont pas vraiment. Ce sont juste les gens qui croient entendre des choses quand le vent siffle... »

Finalement ça ne se passe pas trop mal, il coopère assez facilement. J'ai vraiment pitié de lui n'empêche, depuis combien de temps est-il obligé de faire le ménage ici ? Sûrement des années, ses habits sont tellement crasseux, moi qui proviens d'une famille d'aristocrates je vois bien la différence. Je pousse un soupir, ce n'est pas dans mon contrat de faire ça mais, autant que je fasse un heureux aujourd'hui. Je vais le ramener au bureau du Mizukage, ils lui trouveront bien une place là-bas, en tant que Shinobi ou non, au moins il pourra vivre décemment.


Je lui tends la main en geste d'entraide, il regarde une dernière fois derrière lui et lâche sa marionnette pour prendre ma main. Il n'a rien à perdre en quittant ses lieux au contraire, s'il devient un honnête et brave Shinobi il pourra se libérer de l'oppression et se battre contre en connaissance de cause. Nous sortons incognito de l'hôtel avant que le patron nous repère, tous les clients ont dû retourner dans leur chambre. Afin de ne pas prendre de risque, je donne quelques pièces à mon interlocuteur et lui dit d'aller commander un plat de brochettes dans la taverne d'en face, le temps que j'aille récupérer mes affaires. Par chance, j'ai laissé la fenêtre ouverte : je ne suis donc pas obligé de prendre le passage de l'escalier, le patron n'est pas prêt de nous revoir de sitôt. Je passe par la fenêtre et endosse mon sac de voyage, au moment où je saute par la fenêtre j'entends la porte de la chambre s'ouvrir, il est temps de rendre à chacun sa liberté.

Notation mission Rang D

Points Positifs :

- Orthographe correct [/]
- Texte créatif [+1]
- Contexte et cadre de mission respecté [+1]

Points Négatifs :

- Le Kugutsu est un art secret de Suna, aucune personne de Kiri n'est apte à l'utiliser et vu le contexte diplomatique de Kiri avec Suna, nous n'avons pas d'échange de personne (commerciaux ou ninjas). [-1]

5 + 2 - 1 = 6xp

P.S.: Désolée du retard ^^'