Madara, qu'est-ce qu'il l'avait amené ici...Il n'était pas dans cette clairière par hasard, non, je savais qu'il était venu me chercher. Mais pourquoi ? Je me retournai, je lui souri narquoisement, il me fixa avec un air toujours aussi impassible, lui qui m'avait enseigné la haine n'avait pourtant pas l'air de ressentir la moindre émotion, je fronçai les sourcils en positionnant ma main droite sur mon flanc, j'attendais des explications...Et je n'étais pas vraiment aidé car il attendait vraisemblablement la même chose que moi, pourtant je ne voyais pas ce que je pouvais lui dire. Un regard hargneux, c'est celui que je lui adressai à l'instant précis où s'il s'avança vers l'endroit où je me situais actuellement, je savais qu'il était plus fort que moi et me battre en ces lieux ne m'apporterait que des ennuis, je serai alors rejeté par les deux camps majeurs de cette guerre et je deviendrai un pauvre Ninja errant, mort de faim ou d'épuisement au bout de quelques temps probablement.

Je devais donc garder mon calme, ne pas répondre à ses provocations, lorsqu'il me regardait avec son unique pupille rouge sang je ne savais pas trop quoi penser, la pression était si forte que d'un simple regard cet homme était capable de me rendre fou, c'était sans doute pour ça que je m'étais laissé endoctriné dans mon jeune âge. Mes mains tremblaient, de lui émanait une puissante aura que je ne pouvais définir précisément...Du chakra ? Ou de la...haine ? Je déglutis difficilement, avait-il pu lire en moi comme dans un livre ouvert, savait-il que j'étais sur le point de quitter le rang d'agent-double ? C'était certainement ça, il était venu pour me tuer...J'ai peur ! Un rire amer s'échappa de ma gorge, c'était nerveux...Je cherchais à évacuer tout sentiment de mon être et pour cela, rien de mieux que de lui vociférer quelques mots à la figure.

« Qu'est-ce que tu veux de moi exactement Madara ? Hein ! Allez...Dis-moi ! »

Et puis d'un coup plus rien, une sorte de néant...J'aurais pu céder à la panique mais je reconnu la technique employée par celui que j'avais un jour considéré comme mon maître, comme la seule personne en ce bas-monde à m'avoir accepté tel que j'étais, le seul à avoir vu en moi autre chose qu'un garçon sans avenir. Plusieurs fois au cours de ma courte vie, mon mentor m'avait fait emprunter ce chemin pour me rendre à différents endroits en peu de temps. J'ignorais comme il avait acquit cette capacité mais je me doutais qu'il s'agissait de son Dôjutsu. Inutile de résister à sa technique si je ne souhaitais pas me retrouver coincé entre deux dimensions, je me laissai donc faire jusqu'à ce que j'arrive à destination quand soudain...Je me souvins que je devais rentrer pour midi.

Pourquoi est-ce que je pensais à ça moi ? Je devrais être content de me débarrasser de cette corvée, tenir compagnie à la fille que j'avais rencontré le matin même, je ne la reverrai plus jamais de toute manière, autant qu'elle m'oublie. Un sentiment de culpabilité m'envahit tout de même sans que je comprenne pourquoi, elle m'avait aidé et je pouvais faire comme si rien n'était. Jamais personne auparavant ne s'était autant préoccupé de moi sans me connaître, je lui devais de tenir mon engagement pour une fois dans ma vie. Un petit rire moqueur - provenant de ma conscience sans doute - me rappela que je n'étais pas ce genre de mec...J'étais plutôt une personne peu fiable à vrai dire alors...Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Mes paupières se rouvrirent lorsqu'une sensation d'humidité envahit mes sens, nous étions au temple caché de l'organisation de la lune rouge, je connaissais bien cet endroit, c'est là que Madara m'entraînait lorsque j'étais plus jeune. Sans demander l'autorisation - je suis un bad booooy - je pris place sur un siège en pierre situé au fond de la salle et attendit que mon interlocuteur m'adresse une réplique concrète sur ce qu'il espérait de moi aujourd'hui. Je ne savais pas pourquoi, je ressentais ce besoin...de me lever et de me battre, de me libérer enfin du joug sous lequel j'étais placé depuis trois ans maintenant. Il posa son postérieur à son tour sur le même type de chaise que moi et s'apprêta à parler...

Lorsque je voyais ce garçon, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il avait bien grandi et ce, grâce à ma précieuse aide, j'avais fait de lui un pion remarquablement puissant pour celui que l'on surnommait "le raté" à l'académie d'Iwa. J'avais rencontré ce gamin il y a longtemps, au début je n'y avais pas vraiment accordé d'importance, jusqu'au jour où il a à son tour découvert mon existence et a cherché à devenir mon disciple. Je l'avais toisé, observé ses yeux remplis de haine et de désir de revanche, j'avais compris qu'à quinze ans à peine, il partageait déjà les mêmes sentiments que moi à l'égard des autres individus. Je l'avais soumis à une série de test avant de faire de lui mon apprenti, il en avait bavé pour devenir fort...et il ne serait jamais devenu aussi bon combattant s'il était resté moisir à Konoha Gakure No Satô. Je devais aussi avouer avoir profité de la situation délicate dans laquelle il se trouvait, trahi par ses parents dès sa naissance, il les avait assassiné sur un coup de tête quinze ans plus tard.

Son nom sonnait juste, il était vraisemblablement l'héritier de la tristesse et chaque jour qui s'écoulait témoignait de la véracité de mes propos. Même s'il ne me l'avait pas dit, je savais qu'il n'avait jamais réellement souhaité la mort de ses géniteurs, cependant son excès de rage l'avait fait devenir un monstre durant quelques secondes et moi, je rêvais de pouvoir exploiter la bête, le démon qui sommeille en lui. Il avait beau être largement inférieur aux Jinchurikis que je convoitais, Atotsugi était un phénomène assez fascinant à étudier lorsqu'il se mettait en colère, peut-être aurait-il pu rivaliser avec le démon de Kiri s'il était encore en vie, le fameux Zabuza Momochi, l'assassin de la brume. Quand il était encore sous ma gouverne en tant qu'élève, j'avais plusieurs fois surpris Kanashimi à s'entraîner la nuit sans relâche, il ne s'effondrait jamais. Jusqu'où ira l'Homme pour ses convictions ?

Mais aujourd'hui, sa vie semblait prendre un tournant sans que je ne puisse intervenir, je devais avouer l'avoir un peu délaissé ces derniers temps, je ne le sollicitais presque plus et sa seule mission - bien que cruciale - l'obligeait à rester quasiment toute la journée au village caché de la feuille. Ce matin pourtant, j'avais appris par l'intermédiaire de mes informateurs qu'il avait quitté Konoha, pourquoi ? Je m'étais donc lancé à sa recherche et je l'avais trouvé, dans une forêt où rien de spécial n'aurait pu l'amener, je devais récolter des informations sur sa venue ici. Un peu plus loin, je trouvai un messager venu du village que j'avais moi-même fondé avec le clan Senju quelques décennies auparavant, je l'arrêtai en lui promettant de la vie sauve s'il me disait pourquoi Kanashimi Atotsugi avait quitté son habitation, j'étais certain qu'il le savait.

Puis il avait répondu en balbutiant qu'on l'avait envoyé en mission la veille, il devait se charger de récupérer un chimpanzé appartenant à un cirque. Il m'a ensuite supplié de le relâcher, je l'ai fait, mais discrètement un kunaï s'était glissé dans ma main. Sans une once d'hésitation, alors qu'il s'apprêtait à reprendre sa route, j'avais abaissé mon arme blanche et l'avait plantée dans son dos. Du sang avait giclé oui, ma main gantée en était même entièrement recouverte, je me débarrassai de l'arme du crime et retournai à la cabane à j'avais aperçu mon disciple. Et puis voilà comment il se retrouva face à moi, nous nous dévisagions chacun, en attendant que l'un ou l'autre prenne la parole en premier, il avait beaucoup hérité de moi. Je m'avançai vers lui au moment où il me demanda en criant ce que je voulais de lui, je ne répondis pas.

Je l'avais ensuite aspiré pour que l'on puisse discuter à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes, nous avons traversé une dimension parallèle avant de nous rendre au temple caché de l'Akatsuki. Grâce à l'expression reflétée dans ses yeux, je pu deviner qu'il se souvenait de cet endroit, c'était là où il avait suivi pratiquement toute sa formation. Toujours silencieux, il pris place dans l'un des sièges en pierre glacé, je fis de même afin que nous puissions être à notre aise, je n'étais cependant pas déterminé à rester aussi calme tout au long de notre entretien. Lorsque je fus correctement installé, j'activai ma pupille rouge sang qui devait désormais lui être familière, s'il espérait me mentir, j'allais devoir recourir aux grands moyens.

« On m'a dit que tu reprenais du service pour Konoha alors que tu es censé contrôler Kyûbi. Serais-tu perdu Kanashimi ? Aurais-tu besoin que je te rappelle qui tu es ? »

Ces paroles, je les avais prononcé de manière aussi doucereuse que possible, ma dernière interrogation avait eu pour but de raviver en lui de douloureux souvenirs qu'il avait souhaité ne plus jamais évoquer. J'avais conscience de ses faiblesses, je savais qu'il ne tiendrait pas en place...En effet, j'eus à peine cligné une seule fois des yeux que lorsque je rouvris ma paupière, il avait déjà entamé un déplacement, il était sur le point de se ruer sur moi. Je n'eus pas besoin de bouger, je me levai et je le frappai dans le ventre, comme lors de notre première rencontre. Une nouvelle fois, je le toisai afin de lui faire comprendre une chose, sa progression était insignifiante par rapport à l'étendue de mon pouvoir...

Mon poing se serrait au fur et à mesure que le temps passait, je ressentais ce besoin horrible de le frapper jusqu'au sang, jusqu'à ce qu'il comprenne ma douleur...Celle qui, malgré ses paroles, n'avait jamais été sienne, celle qui ne pourrait jamais connaître que ce soit lui ou quelqu'un d'autre. Au moment où il prit place, je crûs que j'allais me calmer - c'est ce que je faisais d'ordinaire - mais non, ma rage ne fit que s'accroître au moment où il prit la parole. C'en était trop pour moi, sans trop savoir pourquoi, je me levai et aussi rapidement que possible, je me jetai sur lui à corps perdu, je redevenais ce monstre déchaîné qui avait tué mes parents. Dans ma tête, je n'arrivais plus à penser, j'étais comme atteint d'une maladie mentale incurable, tout était blanc, rien ne bougeait et pourtant, j'avais cette sensation de chute dans le vide, je m'enfonçais chaque jour plus bas, que quelqu'un vienne me délivrer de cet Enfer.

Qui j'étais ? Je le savais très bien ! Mon nom est Kanashimi Atotsugi, je suis un Jônin de Konoha Gakure No Satô, agent-double travaillant en réalité pour l'Akatsuki dirigée par Madara Uchiha, l'homme que je m'étais résolu à haïr. J'habite dans l'avenue du commerce dans le village où je suis infiltré en tant qu'espion depuis mes 15 ans mais avant ça, j'habitais à Iwa avant que je ne sois considéré comme un traître aux yeux de tous, j'ai fui le jour où ma grand-mère a été assassinée et qu'on a rejeté la faute sur moi. J'ai erré longtemps, j'ai connu l'indifférence, la haine, le rejet jusqu'à ce qu'un Shinobi de Suna me recueille chez lui, je suis par suite devenu son disciple. Deux ans de pur bonheur avant le retour à la réalité, abandonné une nouvelle fois j'ai été contraint de me rendre au village de la feuille afin de devenir Ninja pour vivre de mon métier ainsi que me venger. Une journée particulièrement radieuse, je me suis rendu chez mes géniteurs ou plutôt à leur lieu de travail, ils étaient médecins et chercheurs.

Papa, Maman...C'était la première fois que je les ai vu de mes propres yeux, je ne savais pas ce que j'étais censé ressentir face à eux, c'était un sentiment nouveau pour moi de voir des gens qui me ressemblaient autant. Les mêmes yeux, les mêmes cheveux, le même teint, j'étais à la fois heureux et fou de rage, qu'ils m'aient laissé à ma grand-mère durant la 3eme Grande Guerre Ninja et qu'ils n'étaient pas venu me chercher plus tard. Je voulais des explications, j'avais donc demandé à mon "père" s'ils avaient des enfants et lorsqu'il me répondit un "Non" catégorique, je sentis mon coeur se briser en mille morceaux et je fis la première chose qui me vint à l'esprit. Je n'avais plus rien à perdre, j'avais saisi un scalpel sous le regard interrogatif de mon géniteur lorsque je lui plantai sans remords dans le coeur. Ma mère arriva au moment où son mari s'écroula au sol, elle me traita de monstre, elle me demanda qui j'étais, je ne répondis pas mais je lui fis subir le même sort. Dans ses derniers instants, elle me reconnu, je le sais...Même faible, elle trouva le moyen de s'excuser mais c'était trop tard.

J'étais l'assassin de ceux qui m'avaient conçu, agenouillé dans leur propre sang, je pleurais pour la première fois depuis la mort de mon ancien ami, Atewashi. Ce nom me redonna du courage, lui avait toujours crû en moi depuis notre rencontre et même s'il était aujourd'hui décédé je me devais de vivre pour lui, pour prouver que je n'avais pas envoyé mon seul ami au suicide. Mon mentor m'envoya mordre la poussière d'un seul coup de poing, j'étais si faible par rapport à lui..Mais j'avais une chose que lui n'avait pas et je voulais que ça devienne ma force, je voulais juste devenir un homme libre rien qu'une seule fois dans ma vie, quitte à tout laisser derrière moi et à mourir au moment où j'aurais réellement pris conscience que j'étais un humain et non une chose. Ecroulé à terre, je ne me tordis pas de douleur comme la première fois, je relevai ma tête vers lui, je ris en lui adressant ces mots :

« Je suis ce que tu m'as demandé d'être Madara, un pion...Cependant aujourd'hui, j'ai envie de vivre pour autre chose que pour tes ambitions ! »

D'habitude, je me serais laissé faire par mon maître mais aujourd'hui, je voulais que les choses changent, je voulais moi aussi laisser un héritage et ne pas tomber dans l'oubli, pas comme mon interlocuteur qui après avoir été défait par Hokage le premier du nom, est devenu une ancienne légende qu'on citait très peu. Je me redressai et lui fit face, nous nous affrontions tous les deux dans une sorte de duel de regard, moi avec mes yeux noirs et lui avec sa pupille rouge sang. Maudit Sharingan, grâce à lui il pouvait deviner à l'avance tous mes mouvements. Je me jetai une nouvelle fois sur lui, je n'étais pas du genre très patient, avant de me faire repousser une deuxième fois - plus violemment cette fois-ci - contre l'un des murs du temple caché. Un filet de sang jaillit de ma bouche, mais je n'avais toujours pas perdu ma force, l'espoir.

Quand avait-il autant changé ? Je ne veux pas dire par là qu'il était devenu plus fort mais plutôt que sa mentalité n'était plus celle que je lui avais forgée lorsqu'il était sous mon tutorat. Un mince sourire apparu sur mon visage masqué, il était encore plus influençable que je le pensais...Si j'avais réussi à faire de lui ma chose, mon objet comme je l'avais fait avec tant d'autres sujets, son opinion semblait varier en fonction de son humeur. Cependant aujourd'hui, il avait l'air plus déterminé à me battre et à me supprimer, pourquoi donc ? Dans quel but ? Je ne comprenais pas où est-ce que j'avais pu me tromper dans son "éducation" pourtant, je n'avais rien laissé au hasard, j'avais fait de lui un guerrier tantôt sanguinaire, tantôt espion, alors pourquoi voulait-il se rebeller contre moi ? Lorsque je l'envoyai valser plus loin, il n'abandonna pas l'idée de me blesser, il releva la tête et malgré le fait qu'il soit en position de soumission, il m'adressa un regard hautain couplé à des paroles qui me surprirent.

Il avait apparemment remarqué je me servais de lui depuis le temps, mais je ne compris pas en quoi ça pouvait le déranger, il s'était engagé jusqu'à la mort à mon service, il ne pouvait pas défaire son pacte. Qu'il ne veuille plus être un pion, je pouvais le concevoir mais ce qui me laissa stupéfait fut le fait qu'il m'annonça qu'il voulait vivre pour d'autres choses que mes ambitions. J'allais presque en rire, il avait toujours été un gamin paumé dans la vie et ce n'était pas prêt de changer, si je ne l'avais pas recueilli il se serait sans doute ôté la vie quelques années auparavant, pour quoi voulait-il vivre si sans moi, sans Akatsuki et son rôle d'agent-double, il n'était plus qu'un traître qui avait tué ses propres parents ? J'en savais plus sur lui qu'il ne le pensait, je connaissais toute sa vie, son passé, ses malheurs et sa raison de vivre. Son coeur battait au rythme de la haine, c'était une réalité, jamais il ne pourra se libérer du fardeau que ses parents lui ont donné à sa naissance, jamais il ne pourra être autre chose que l'héritier de la tristesse.

« Très drôle, j'en ricane presque...Dois-je te rappeler que tu es lié à moi par un serment ? Que ton âme, ton corps, ton sang, ta vie m'appartiennent ? »

Suite à cette réplique qui avait pour objectif de le ramener à la raison - ou plutôt à ma version des faits - il se jeta une nouvelle fois sur moi, il n'eut aucune chance...A peine eut-il levé la main sur moi que mon bras gauche le repoussa avec une force dépassant ses espérances. Il fut littéralement projeté contre le mur d'en face, avec tant que violence qu'il en saigna. La flamme dans son regard ne s'était pourtant pas éteinte, voulait-il que j'emploie les grands moyens ? Si tel était le cas, je ne me priverai en aucun cas d'employer Tsukiyomi pour lui faire revivre les pires instants de son tragique passé et ainsi lui rappeler que sans moi il n'était qu'une loque. Je m'avançai vers lui sans trembler, j'étais presque devenu un expert en matière de torture avec le temps, il ne bougea pas. Lorsque j'arrivai devant lui, je le saisis par le col et le plaqua contre le mur avant de lui murmurer :

« Ton coeur bat au rythme de ta haine Kanashimi, tu le sais très bien...Que les ténèbres t'ont déjà pris tout entier. »

Une fois ceci de dit, je le lâchai de haut...Il retomba bien entendu sur les fesses et au moment où je me retournai pour revenir sur mon trône de pierre et continuer la discussion que nous avions commencé à mener, j'entendis un bruit derrière moi. Je pensais qu'il serait tranquille après notre petite mise au point mais visiblement j'avais mal anticipé ses actions, qu'allait-il me faire ? Je vis autour de lui des sortes de senbon fluorescents...Et alors ? [ EN COURS ]

Putain, pourquoi est-ce que je suis aussi faible ? Pourquoi est-ce que rien ne semble l'atteindre ? J'ai toujours voulu le surpasser en faisant un maximum d'efforts, j'ai tout donné pour devenir un jeune homme plein de ressources...Mais aujourd'hui, contre lui je me sentais totalement impuissant, j'ignorais pourquoi ce sentiment m'envahissait, une fois à terre pour la deuxième fois j'eus presque du mal à me relever, je suffoquais presque alors que notre affrontement venait à peine de commencer, j'étais pathétique. Mon coeur battait à la chamade, mes mains tremblaient, à chaque fois que je croisais son regard il était évident que j'avais perdu toute confiance en moi. Que faire ? Je pris appui sur mon genou droit et me relevai non sans difficultés, je savais que cette attaque était vaine mais je me devais de lui montrer que je n'étais pas son objet qu'il déplaçait à sa guise.

Mon corps s'abandonnait à mes plus obscures idées, j'avais envie de le tuer, ma conscience me hurlait de ne pas le faire, de ne pas me jeter dans la gueule du loup, mais...mes membres ne répondaient plus, Madara avait peut-être raison...La haine m'avait complètement submergé, lorsque j'étais impuissant je m'étais toujours fiée à elle, cependant aujourd'hui, il m'envoyait droit au suicide. Je ne pouvais rien y faire, machinalement, mes mains composèrent des mûdras avant de s'éloigner l'une de l'autre, je relevai mon visage vers mon interlocuteur, celui qui avait dit que je lui appartenait. Tout ce qui m'arrivait était sa faute, je m'étais laissé manipuler dans un seul but : devenir plus fort, et voilà que j'en avais perdu mon âme.

J'avais créé des senbons de foudre autour de moi, ils étaient prêts à fuser sur leur cible, je fis un simple geste de main, comme si je souhaitais que toute ma colère s'abatte sur lui, et les projectiles se lancèrent sur l'homme vêtu de la cape noire aux nuages rouges. Il n'avait pas été touché, je le savais, je n'étais pas de taille à lui faire face...Mais la seule chose dont je pouvais être un peu fier, c'était le fait que je venais de me libérer de son emprise. J'avais déjà tenté plusieurs fois de me rebeller et à chaque tentative, il finissait par me raisonnait, et moi je m'écroulais à terre en lui demandant pardon. Depuis trois ans bientôt, il m'avait toujours traité comme son chien, un être inférieur à lui mais tout ça maintenant, c'est du passé ! Le visage ensanglanté, j'eus le courage de lui rétorquer :

« Je n'suis pas ta chose Madara. Je suis...Kanashimi Atotsugi, Jônin de Konoha ! »

C'était la première fois que je revendiquais mon appartenance à ce village que j'avais longtemps haï et je savais que mon ancien mentor n'apprécierai guère ma remarque, je m'étais attendu à recevoir une correction. Quelques secondes après en effet, le leader secret de l'Akatsuki se retrouva derrière moi alors qu'il était à mon opposé au moment où je lui avais adressé des paroles venant du fond de mon coeur. Je reçu un violent coup dans les côtes puis une claque, mais cette fois je ne tombai pas, je me tenais toujours devant lui en vacillant un peu mais j'avais gardé mon honneur. Une nouvelle fois, il me frappa, il enchaîna les coups mais cela ne changea rien, j'avais déjà pris mes positions.

Malgré mon "courage", ses frappes étaient violentes, je ne tardai pas à être complètement épuisé mais jamais, je n'arrêtai de le fixer dans les yeux. Lorsque, complètement vidé de mes forces, je tombai à terre pour la première fois depuis quelques minutes, je fis un geste qui était censé lui prouver mon manque de respect pour lui. Je lui crachai aux basques en attendant sa réaction mais pour le moment, j'avais le sourire aux lèvres, je me sentais étonnamment bien alors que beaucoup de mes os avaient dû être déplacés, cette sensation de liberté...J'y goûtais enfin !

La haine était comme une seconde nature pour lui et moi, je l'avais senti dès notre première rencontre, mais aujourd'hui c'était différent, il essayait d'aller à l'encontre de ses sentiments les plus profonds. Il semblait l'avoir oublié, il s'était déjà complètement enfoui dans les ténèbres, il ne pouvait plus en ressortir et s'il tentait quoique ce soit eh bien, ce sera son côté "monstre" qui s'emparera de lui et l'emmènera à la mort. Kanashimi était une personne mauvaise de nature, il ne pouvait le nier, jamais il ne sera comme tous les autres gens qui pensaient à la paix, sa seule raison de vivre était la guerre, il était né alors que les combats faisaient rage et avait vécu son enfance dans un village marqué par l'échec de la troisième grande guerre Ninja. Ce garçon n'avait jamais été désiré par personne, ni ses parents, ni sa grand-mère, ni son entourage, tous le rejetaient comme s'il était porteur d'une maladie contagieuse. Sa haine envers les autres avait été sa seule amie, celle il avait confié le soin de le garder en vie.

Jamais elle ne pourra lui permettre de l'abandonner ainsi pour devenir une personne "normale" et se fondre dans la masse des Shinobis qui tombaient comme des mouches sur le champ de bataille. Je le ruais de coups plus violent les uns que les autres mais il ne tombait pas, il avait bien changé en si peu de temps, j'aurais dû garder un oeil sur lui ces derniers temps, j'avais été trop négligeant. La fin de l'adolescence amenait toujours des changements moraux impressionnants, j'avais peut-être oublié qu'il était encore en période de crise et de recherche d'identité, était-il trop tard ? Est-ce que je devais abandonner tout espoir de le raisonner ? Si c'était le cas, il valait mieux pour Akatsuki et surtout pour moi-même que je le tue à l'instant présent.

Mais je ne pouvais pas faire ça, Kanashimi m'avait été loyal pendant deux ans et demi, je ne pouvais pas oublier tous les services qu'il m'avait rendu en faisant l'espion aux quatre coins du monde, je devais lui laisser une seconde chance tout de même, il fallait qu'il réfléchisse à ce qui est le mieux pour lui, une fois qu'il aura choisi envers qui il deviendra définitivement fidèle, c'est là que je prendrai à mon tour ma décision. Je lui affligeai un dernier coup, il s'effondra à genoux mais avec un sourire narquois, il était véritablement mauvais dans l'âme [EN COURS]