Pourquoi te bats-tu ? [PV Munashii]

Dans ce monde si instable, il y avait plus catégories de gens, certaines personnes naïves et superficielles se contentaient de former deux camps, les gentils et les méchants. Mais n’était-ce pas une vision grotesque de choses ? Bien sûr que si, en réalité, c’était bien au-delà de tout cela, vers les frontières de l’inimaginable, que l’on trouvait le nombre de caractères des êtres humains, en encore, à chaque naissance, une nouvelle créature pouvait apparaître. Shintô se plaisait à dire qu’Ame Gakure à lui-même réunissait plusieurs cas de figure, il y avait ceux qui ne vivaient que pour leur maître et Dieu – le tout puissant Pain – sans savoir réellement pour quelle cause ils se battaient, ces hommes là avaient un rêve, celui de réaliser celui de leur chef, ils n’étaient que l’ombre d’eux-mêmes, un corps perdu sans réelle conscience. Ensuite, il y avait les vieux clans ravagés durant la grande guerre Shinobi, ceux là nourrissaient une lourde haine envers les autres nations et vouaient corps et âme à la vengeance qu’ils voudraient tant réaliser autant pour la gloire que pour le principe. Venaient ensuite les malfrats et les brigands, ceux qui n’avaient rien à faire là mais que le village avait accepté si en échange de la terre d’asile, il prêtaient allégeance au Dieu d’Ame Gakure No Satô. Et enfin, il y avait les isolés, ceux qui étaient nés en ces terres mais qui n’avaient pas reçus les mêmes valeurs d’éducation par leur famille et qui, en vérité, se battaient pour des causes différentes que celles du village. Lui faisait sans doute partie de cette dernière catégorie de personne, il ne s’était jamais décrit comme étant quelqu’un d’envieux, ni comme homme à pouvoir.

Du haut du toit où il était perché, bien droit, les bras croisés, les yeux fermés, il humait l’odeur de la pluie tombante tout en la sentant lui percuter son visage blafard avec douceur. Le jeune homme poussa un léger soupir, il n’avait jamais su se rendre réellement utile pour le pays de la pluie, il se demandait même s’il méritait cette promotion de Ninja de moyenne classe voir même tout simplement ce bandeau qu’il portait sur son front. Dans un moment d’extrême solitude, il saisit le nœud de son bandeau à l’arrière de son crâne et le dénoua d’un geste précis, il le saisit et regarda ces quatre barres gravées dans le métal avant de ranger le symbole de son appartenance à Ame dans sa poche. Personne n’avait besoin de voir ce bandeau aujourd’hui, il n’avait pas l’intention de faire quoi que ce soit qui le rapproche du monde des Shinobis en cette pluvieuse journée d’été. Ni mission, ni entraînement et encore moins combat, même si la guerre approchait, se préparer ne servait pas à grand-chose, face aux adversaires, seul le talent comptait et ce n’était pas une stupide préparation physique qui changerait la donne.

Voyant les quartiers supérieurs déserts, il descendit du toit où il avait passé la matinée à observer les habitants passer, repasser ou voler dans les étalages. Mais n’était-ce pas son devoir de Ninja d’empêcher ce genre de mésaventure ? Certainement ailleurs oui, cependant le marchand ne s’était pas plaint et de plus, Pain ne jugeait pas utile que des choses si insignifiantes soient mises en commission, voilà pourquoi il n’était jamais intervenu sur ce type d’affaires. Les rues étaient désormais désertes si l’on ne comptait pas les gamins qui se battaient dans des coins sombres, l’adolescent ne leur portait aucune attention, ce n’était pas son problème s’ils avaient des malentendus futiles de jeunesse. Ces enfants ne portaient plus aucune trace d’innocence en eux de toute manière, il était certain que la plupart étaient orphelins et qu’ils seraient les prochains à faire appel à leur haine durant leurs affrontements. Mais une fois pris au piège dans cet engrenage infernal, il était pratiquement impossible de s’en sortir, soit parce que l’on était allé si loin dans les sentiers de la rage qu’on finissait par apprécier cette sensation, soit parce que l’on avait une raison de s’y plonger. Pour beaucoup d’hommes ici, il n’y avait ni bien, ni mal, juste le pouvoir, une soif inébranlable de gloire et de reconnaissance et pour arriver à ce stade là, qu’importe les méthodes. C’était le destin banal d’un gamin dont l’enfance avait été gâchée par les conflits et dont l’adolescence avait été marquée par le sang, lorsque plus rien ne nous retient, on s’enfonce de plus en plus bas et on broie du noir, cherchant une ultime manière de se sortir de ce cauchemar.

Alors qu’il errait dans les quartiers modernes du village sans avoir une raison particulière, il leva les yeux au ciel pleurant la souffrance d’Ame Gakure no Satô, était-ce réellement les autres pays Shinobis, les responsables de toutes ces atrocités ? Ou était-ce simplement l’être humain qui était infect, rejetant ce qu’il lui était inconnu, éprouvant de l’indifférence devant la douleur d’une personne étrangère. Jamais un élan de compassion ne naquit dans les yeux d’un inconnu, alors que l’on pouvait être au plus mal. C’était la raison laquelle beaucoup de personnes avaient une sensibilité enfouie, ils craignaient ce rejet alors pour éviter cette situation, deux possibilités. La première était la plus utilisée, sourire hypocritement pour faire croire que tout va bien et lancer des paroles rassurantes aux autres alors que l’on va sois même au plus mal. La deuxième, cacher ses sentiments derrière ce mental d’acier, cette volonté de fer pour finalement devenir agressif. Peut-on alors dire que personne ne puisse ne comprendre ? Je ne pense pas, parfois, on trouve quelqu’un qui nous ressemble, là alors naît une chose que l’on appelle camaraderie, les liens se tissent et se renforcent jusqu’à une éventuelle trahison. Et toi Invité ? As-tu trouvé cette personne en qui tu places cette confiance que ce soit dans la vie courante ou sur le champ de bataille ? Shintô continuait sa petite promenade dans les ruelles lorsqu'une bourrasque de vent le fit arrêter net, il sentit encore cette présence, cette fois il n'allait pas se laisser duper par la supercherie de l'autre Chûnin, pas comme sur le terrain d'entraînement où il l'avait surpris. L'adolescent se retourna et d'un ton glacial demanda à quelque chose qui semblait invisible :

« Tu es décidé à en finir avec ce petit jeu ? Qu’est-ce que tu veux encore ? »

Après ma rencontre de la team numéro une d'Ame, je m'étais mis en tête de devoir affronter tôt ou tard Shintô. Lors de notre discussion, il me fut impossible de parvenir à extorquer un duel. Il restait obstiné, tout comme moi, cependant, ce bras de fer oral fut remporté par le Chûnin du clan Hôtobi. Je dus partir frustré, déçu que l'on m'ait refusé un duel, alors que ma cible semblait intéressante. En effet, il avait été capable de remarquer ma présence alors que je m'étais presque totalement dissimulé dans une flaque via la technique Suiton de Dissimulation Aqueuse. De plus, il possédait deux élèves plutôt intéressants, tant sur le plan capacités que techniques. Quoiqu'il en soit, je me devais de retrouver ce Shintô pour l'affronter, qu'il le veuille ou non. Mes duels avec les membres de mon clan m'avaient jusque là permis d'apprendre à me battre, de manier des techniques. Désormais, je devais faire mes preuves, voir mon véritable niveau et prouver que je valais bien mon surnom de Fantôme d'Ame. Mon entraînement avait porté ses fruits, et je devais montrer que grâce à ma discrétion et ma dextérité, j'étais capable de renverser la tendance. Mon oncle m'avait poussé à devenir un Kyûsei qui s'affirmerait au-delà des rapports de force entre branches du clan, mon père lui un shinobi se manifestant au-dessus du clan, à travers le village, le pays et peut-être le monde.

Trois jours passèrent. Trois jours sans rien de spécial, si ce n'est le train-train quotidien. Ce délai passé, mon vœu se réalisa sans que je ne demande quoique ce soit. En cette journée estivale, sombrant encore sous l'averse divine de Pain-sama, j’espérais encore revoir Shintô pour tenter de l'affronter. La matinée fut consacrée à ma griffe. Un ninja se devait d'être soigneux avec ses armes. Qui plus est, cette griffe, qui m'avait été offerte par mon oncle Masamune pour mes treize ans, était une extension de mon corps. Il s'agissait de cette arme avec laquelle j'assassinais mes victimes. Adossé contre le mur en bois de l'entrée de ma chambre, j'étais assis contre le parquet, avec de quoi polir, affûter et nettoyer chacune des lames de ma griffe. Protégé par le toit, je voyais quelques membres de ma famille, que je connaissais pas très bien encore, qui passaient de temps en temps le long du couloir. Le temps passa, et après manger, je m'entraînai avec un cousin. Mon oncle était en déplacement aujourd'hui, pour une simple mission de rang B. Simple, mais longue, car elle consistait à se diriger à Umi no kuni, pays de l'océan. Le voyage durant plusieurs jours, il m'avait assigné avant de partir un partenaire d'entraînement. Il s'agissait donc de son autre neveu, Kyoden. Son père était mon oncle, puisque troisième et dernier frère de mon père Masamori et de mon oncle Masamune. Cela faisait longtemps que je n'avais justement pas vu cet oncle, nommé Kyûdei. Lui aussi appartenait à la caste des Heidens, tandis que son fils et sa femme appartenaient à la branche plus modeste des Kaminarijins. Lors de mon duel d'entraînement, mon cousin, âgé d'un an de moins que moi, déchaîna sa hargne envers moi dans chacun de ses coups. Lui aussi, comme tout les autres membres de ma famille, n'appréciait pas les Kyûseis. Lorsque notre oncle lui avait proposé de m'affronter, il avait accepté avec joie, n'ayant que pour seul objectif de me mettre une belle correction.

Néanmoins, même si sa détermination lui donnait vélocité et puissance en combat, il oubliait de garder la tête froide et de rester concentré. Chaque poing porté sur mon corps était évité avec aisance, paré, et contré presque immédiatement par un coup certes plus faible, mais plus efficace qui ne manquait pas à sa cible. Au final, enragé de ne pas pouvoir me battre, Kyoden enfreint les règles du duel, qui limitait nos techniques à du Taïjutsu, afin de tenter de me lancer un ninjutsu, le Raïkyû. Entre ses deux paumes, une sphère d’électricité se forma, et une fois qu'elle eut atteint son volume maximal, c'est-à-dire la taille de sa tête en somme, il lança son Ninjutsu Raïton sur moi. Il me lança une insulte, et en un éclair, tout se joua. Son attaque s'écrasa contre un mur, tandis qu'en un geste, j'avais utilisé le Shunshin no jutsu pour me téléporter derrière lui, ma griffe toute neuve menaçant de lui trancher violemment le cou.

— Recommence une fois, une unique fois, et si tu viens encore à enfreindre les règles qui ont été imposés par nos ainés, tu subiras le châtiment qui est réservé aux imbéciles dans ton genre.

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J'avais réglé avec difficulté le différent qui m'opposait à mon cousin impulsif Kyoden. Son père et le mien étaient intervenus, et après une solide discussion, la dispute fut oublié. Furieux, mon père Masamori tenta de rester calme et m'ordonna de m'absenter en cette fin d'après-midi, histoire d'apaiser les tensions. Même si Kyoden était en tord, il n'en restait pas moins un Kaminarijin et moi un Kyûsei. Vous l'aurez compris, il était "héréditairement" au-dessus de moi et avait eu gain de cause. Tout comme mon père, je cachai derrière un masque de fer mon indignation et quittai au plus vite le domicile familial pour prendre l'air. La pluie qui m'attendait à ma sortie était froide, idéale pour m'apaiser. Je quittai donc le quartier de la centrale et remontai petit à petit pour atteindre les quartiers supérieurs. En prévision d'une inévitable guerre, notre grand maître Pain avait imposé un couvre-feu pour les civils. De ce fait, les ruelles étaient peu opulentes, idéal pour moi qui n'aimait pas le contact humain. Sous le bruit de la pluie s'abattant sur les habitations, les tours et autres structures, j'avançais machinalement, sans réelle motivation.

Soudain, une silhouette familière se dessina au loin. Mon intérêt fut suscité aussi vite que je m'abritai dans l'ombre pour éviter de me faire repérer. Cette forme, cette taille, ces cheveux noirs qui apparaissaient, c'était Shintô. Le Chûnin d'Ame que je désirais affronter quelques jours auparavant. Cette fois-ci, il était seul, aucun de ces élèves ne l'accompagnant, ni Naetle, ni Edya. Il n'avait aucune raison de dévoiler son pouvoir, puisque le shinobi et la kunoïchi sous ses ordres ne pouvaient pas le voir en cette fin d'après-midi toujours aussi pluvieuse. Caché sur le toit d'un immeuble assez bas, je l'observais, errant paisiblement dans la ruelle. Mais alors qu'un coup de vent passa dans la zone, il se figea presque instantanément au milieu de la rue. Et comme je devais m'y attendre, il me débusqua une seconde fois.

— Tu es décidé à en finir avec ce petit jeu ? Qu’est-ce que tu veux encore ?

Il se sentait épié, et avait lancé ça en sachant très bien à qui il avait à faire. Habituellement, si les civils auraient été présents, ils l'auraient pris pour un fou qui parlait dans le vent. Mais seul, face au vent et à la pluie, la présence humaine était moindre et les rares personnes présentes dans les ruelles étaient facilement détectables par un ninja, senseur de chakra ou non. Forcé de devoir me dévoiler au grand jour, je bondis et atterris accroupi sur le sol dallé de pierre plate. Tout en me relevant, je répondis à Shintô:

— Ce que je veux ? Cela parait évident non ? Mais puisque tu n'as pas l'air de comprendre pourquoi je te suis, laisse moi te rafraîchir la mémoire !

Je devais saisir cette occasion. Il n'y avait personne aux alentours pour nous gêner, le terrain était suffisamment spacieux pour combattre et je devais me passer les nerfs sur quelqu'un, en plus de devoir affronter Shintô comme je me l'étais convenu. Je me mis en garde et fouilla avec ma main droite ma sacoche en tissu situé derrière ma cuisse. J'en sortis une petite poignée de senbons, avant de viser mon adversaire, qui serait forcé de réagir face à une myriade de six aiguilles ninjas. D'un mouvement sec et précis, j'avais lancer d'un coup mes projectiles fins et métalliques sur Shintô. J'avais bien entendu épargné les points vitaux, car il fallait que je laisse vivant ce camarade d'Ame. Néanmoins chaque lancer était espacé pour que les projectiles s'éparpillent si possible sur le corps de ma cible. Puis, après avoir lancé mes senbons, j'enchaînai presque instantanément pour ne pas laisser de répit à mon adversaire. Je pris ma griffe, l'empoignai autour de ma dextre gauche, et fonçai droit sur lui. Je ne savais pas comment s'il avait reçu ou non mes projectiles, néanmoins, une chose était sûre: il avait de bons réflexes.

Mes lames se frottaient durement contre l'épée de mon adversaire. Croisant le fer, il avait contré mon coup de griffe en dégainant son katana de son fourreau et en le plaçant devant lui. Si trois jours auparavant, nous nous étions affronté dans un bras de fer oral, cette fois-ci, le combat que j'avais créé avait provoqué une véritable joute, opposant son arme à la mienne. Aucun des deux ne cédait à l'autre, et nous restâmes bien quelques secondes à forcer sur l'adversaire pour essayer de le repousser et, éventuellement, le désarmer. Au final, afin d'éviter une riposte douloureuse de la part du ninja de classe moyenne d'en face, je poussais de toutes mes forces afin de reculer. Un bruit métallique s'échappa de la fin de la collision entre nos deux outils de combat. Je soufflai, légèrement exténué de ce premier assaut, qui avait pour but de tester les capacités de Shintô, tant sur le niveau réaction que habilité au corps à corps. Suite à cela, je composai plusieurs signes incantatoires avec mes deux mains, rangeant ma griffe sur le bas de mon dos. Il fallait maintenant que je passe à la vitesse supérieure. Inutile de se cacher aujourd'hui, puisque j'avais provoqué Shintô en duel et que me terrer dans l'ombre me ferait perdre du temps.

Une fois que j'eus fini ma série de mûdras, je positionnai ma main droite vers le corps de Shintô, paume ouverte, et concentra mon chakra Raïton dans ma dextre. Elle prit une lueur bleuâtre qui vira au jaune après que je déclarai:

— Raïton. Jibashi Ri.

De ma main émergea plusieurs étincelles, qui grandirent pour créer des arcs électriques fusant tous droit sur le ninja du clan Hôtobi. Des éclats jaunes, voire blancs, s'échappaient de mes petits éclairs. Je n'avais utilisé qu'une main afin de limiter ma consommation de chakra, mais également pour ne pas sur-ménager mon adversaire. Ce n'était que le début après tout. Attaquer fort d'entrée ne serait pas intéressant. Parmi les quelques éclairs que ma main projetait sur ma cible, les plus bas rasaient le sol si bien qu'en se mêlant aux flaques d'eau, ils gagnèrent en vélocité et prirent de l'ampleur. En clair, mon adversaire allait devoir vraiment montrer ses capacités s'il souhaitait ne pas finir électrocuter...

Apparemment il n’allait pas le lâcher s’il ne l’affrontait pas de suite, mais quel genre de type était ce Munashii ? Toujours en quête en bataille alors qu’il pourrait très bien aller s’entraîner tout seul ou avec sa famille – lui qui avait la chance d’en avoir encore une – alors pourquoi venait-il chercher les embrouilles ? Il y avait vraiment des gens qu’il ne comprenait pas dans ce monde ! Mais…Il était fou ou quoi ? L’adolescent le regarda, l’air effaré, sortir des senbons – ces armes qui ressemblaient à des aiguilles, très petites et fines mais qui pouvaient faire très mal notamment au système nerveux – mais il n’allait pas oser…Et pourtant si, ce fut à l’extrême limite que le jeune homme comprit que son interlocuteur allait réellement lui lancer ces choses dessus, quel immonde personnage songeait le garçon en sortant son katana pour dévier la trajectoire des minuscules armes mais un réussit à percer ses défenses et il se planta dans sa pochette à kunaïs, aucun dommage physique heureusement. Il pensait que le test s’arrêterait là et qu’il voulait juste voir s’il était digne de son grade pour son âge cependant il se trompa, en effet, quelques secondes plus tard, le Chûnin aux cheveux blancs s’était rué sur lui avec une drôle d’arme, cela ressemblait étrangement à une griffe métallique – ce qui le fit penser durant une fraction de seconde, à ce qu’il avait vu lorsqu’il était en mission diplomatique à l’empire du fer – qu’il avait avancé vers lui de manière à le blesser. Pour se défendre – et accessoirement par réflexe – le soldat de la pluie avait interposé entre lui-même et l’arme de son adversaire, son propre sabre. Étant en position non dominante, il réussit à repousser légèrement son « équipier d’entraînement » pour qu’ils puissent être à niveau égal. Tous deux gardèrent cette position durant quelques secondes qui furent d’ores et déjà assez pénibles pour le dernier rescapé du clan maudit d’Ame Gakure puisqu’il ne voulait pas de cet affrontement au beau milieu des quartiers supérieurs, cependant s’avouer vaincu face à une personne telle qu’un Sempaï était inconcevable, il se devait de tenir le coup pour l’honneur.

Puis, alors qu’il tentait de reprendre le dessus des évènements, son adversaire se défit de ce duel de lames pour reculer et souffler. Shintô fit de même afin de récupérer un peu de son énergie mais il n’aurait jamais pensé que son frère d’armes allait utiliser le Ninjutsu pour se battre et pourtant il ne fut pas au bout de ses surprises car le Ninja adverse commença par lancer une technique d’affinité Raïton. Bon, s’il voulait que ça se passe comme ceci, il allait falloir sortir le grand jeu. Une nouvelle fois, notre protagoniste usa de son katana au don spécial, il la plaça à terre et y déversa de son propre chakra foudroyant à l’intérieur, sans qu’il ne se doute de rien, il allait absorber la foudre pour rendre son arme encore plus puissante. Si la tactique de son opposant était plutôt bien réfléchie, il ignorait encore tout sur les capacités de son sabre et ce n’était pas parce que la vitesse de sa technique était relativement impressionnante qu’il allait forcément être touché. Le Shinobi du clan Hôtobi commença alors à ressentir la foudre dans son katana, désormais la puissance était telle qu’il pouvait sentir lui-même le chakra de son adversaire. L’adolescent fronça les sourcils, sous la pluie battante, il regarda le Ryumosei avec un air désolé avant de s’élancer vers lui, tenant son katana chargé de foudre à deux mains. Dans le feu de l’action, il frappa si fort quelque chose qu’il n’avait pas eu le temps de réaliser qu’il ignorait s’il s’agissait de Munashii ou d’un élément du décor. En l’espace de quelques secondes, il avait libéré toute la puissance de son Jutsu sans le vouloir, il avait été incapable de contenir plus longtemps cette force…

Dans cette poussière, il était désormais plus difficile de percevoir quelque chose, voilà pourquoi le Chûnin du village caché de la pluie positionna correctement ses lunettes oranges afin d’éviter de recevoir des débris d’il ne savait pas quoi des yeux. Haletant, il ne savait pas où se trouvait son compagnon d’arme, il tenta de scruter les alentours mais il ne le vit pas…Où se cachait-il encore ? Mettrait-il un terme à ce jeu lassant ? Prenant tout d’abord une position défensive, il ferma les yeux pour faire appel à ses autres sens, cependant l’ouïe semblait lui faire défaut puisque que n’importe quelle goutte de pluie le mettait en état d’alerte. Il n’avait pas peur de perdre de la vie, ce serait peut-être même la meilleure chose qui puisse lui arriver mais tout de même, il ne pouvait pas se permettre de céder à Munashii. Il n’éprouvait pas de crainte mais plutôt de l’anxiété, il ne voulait plus jamais ressentir ce sentiment d’impuissance mais dans un autre angle de vue, il ne voulait pas sombrer dans les ténèbres sans pour autant chercher la lumière, il voulait se contenter d’être un mélange des deux. Le crépuscule allait bientôt faire place à la nuit, Shintô ressentait cette froideur sur son dos en sueur mais était-ce la seule raison pour laquelle il avait cette désagréable sensation ? Après tout, il ne savait pas grand-chose sur ce garçon qui recherchait tant l’affrontement à part son nom et le fait qu’il maîtrisait le Raïton. Trouvant la force et le courage de parler, il voulait connaître les véritables intentions de son opposant et ainsi espérer une trêve dans ce combat. D’un ton autoritaire et froid, il lui lança :

« Pourquoi te bats-tu Munashii ? Pourquoi tu fais ça ? Est-ce ta raison de vivre qui te pousse à agir ainsi ? »

Si tel était le cas, alors l’homme à la griffe métallique était bel et bien le parfait opposé de notre protagoniste, si se battre constituait pour lui une raison d’être encore vivant alors ses convictions ne seraient jamais les mêmes que celles du descendant de la lignée des Hôtobi. Combattre pour le plaisir de faire mal, se battre pour les autres représentait l’impossible pour le sabreur qui désormais attendait une réponse de son interlocuteur. Mais voyant que la poussière se dissipait autour d’eux, le jeune homme décida d’employer une nouvelle technique pour que son interlocuteur réponde au lieu d’attaquer une nouvelle fois, il voulait qu’ils fassent une pause. Si l’adolescent au teint blafard n’aimait pas se battre au sens propre, s’il était obligé de le faire il préférait savoir pourquoi il le faisait. Concentrant son chakra dans ses poumons tout en formant les signes de main, le garçon relâcha d’un coup toute cette énergie concentrée en lui. Une gigantesque boule de feu apparut sur l’aire de combat, peu importe où était son adversaire, cette boule était assez grande pour recouvrir une bonne partie du terrain :

« Katon ! Gôkakyuu no Jutsu ! »

Tout était en place. Au cœur du crépuscule, nous combattions, Shintô et moi, comme je le souhaitais. Pour faire, j'avais du tout de même forcer le Chûnin du clan Hôtobi a sortir le grand jeu s'il ne craignait pas subir de gros dommages. Tout d'abord, je lui avais lancé une myriade de senbons, une demi-douzaine pour être plus précis. D'une traite, mon tir visait l'ensemble du corps de Shintô. J'aurais pu très bien concentrer mes attaques sur une zone précise, afin de rendre inutilisable un de ces bras par exemple. Cependant, à la place, j'avais éparpillé mes projectiles pour forcer mon adversaire à devoir faire preuve de bons réflexes et d'une vitesse d'esquive digne d'un ninja de classe moyenne. Au lieu de chercher à éviter mon jet d'armes, le shinobi aux cheveux sombres sortit son sabre à grande vitesse et parvint à dévier la trajectoire de chacun de mes senbons. Néanmoins, l'un d'eux parvint à le toucher, mais c'était sans compter que les effets recherchés de mon aiguille n'avaient rien à voir avec ce qui s'était passé: l'aiguille vint perforer l'étui à kunaïs de mon adversaire.

Inutile de m'attarder plus longtemps à distance, je devais désormais tester ses capacités au corps à corps. Ce n'était pas la peine de gaspiller encore d'autres senbons, puisqu'il les contrerait automatiquement avec son sabre, ou pire encore. Griffe au poing, j'avais croisé le fer avec lui. Tenace, il luttait contre les trois lames de ma griffe avec son katana; le duel était en apparence inégal, et pourtant, nous nous affrontions à puissance égale sur cet assaut. Peu de Chûnins parvenaient à être moins efficace en termes de force que moi, et dans le cas de Shintô, il s'avérait qu'il était un peu plus robuste que mon corps svelte. L'attaquer au corps à corps, avec la puissance physique dont je disposais, était encore une fois superflu, même armé; il fallait donc redoubler d'ingéniosité.

Repoussant Shintô avec mon autre bras aidant à cette tâche mon bras armé, je soufflai quelques instants. Mon partenaire d'entraînement, car il s'agissait bel et bien de mon objectif de base que de le combattre en guise d'entraînement, se reposa également un moment. Notre croisade nous avait tout deux épuisé, même si j'avais lancé les hostilités. Maintenant que j'avais testé un peu les compétences de mon adversaire, je pouvais passer à l'étape supérieure. Ce fut donc à l'aide du Jibashi Ri, technique de type Raïton, que j'attaquais à mi-distance Shintô. De ma paume jaillirent des éclairs de petite taille, mais en nombre important.

Afin d'éviter une riposte trop puissante, j'avais reculé sur quelques pas, histoire d'être assuré de ne pas être pris de vitesse par mon adversaire. Alors que mon attaque fusait sur lui, il planta son sabre au sol, et posa sa main dessus. Que souhaitait-il réellement faire ainsi ? Puisqu'il était tout de même un ninja de moyenne classe, je m'attendais bien entendu à quelque chose de plus subtil qu'augmenter les chances de se faire électrocuter en utilisant le métal de la lame comme conducteur. Au lieu de ça, mon Jibashi Ri se condensa autour de son sabre, et je fus surpris de constater que Shintô n'eut aucuns dégâts de mon Ninjutsu. Aucun doute, il avait fait appel à une technique afin de canaliser la foudre de mon attaque dans la lame de son épée. Si je savais désormais que l'attaquer à distance avec une technique Raïton était inutile, du moins tant qu'il possédait son sabre, je ne parvenais pas encore à déterminer la nature de son jutsu. Pour isoler ma foudre, j'avais pensé au début à du Doton, mais lorsque le membre du clan Hôtobi saisit son arme, dont la lame était entouré d'un halo d'étincelles, mes doutes s'estompèrent: c'était du Raïton.

La puissance de l'attaque était telle qu'il me fut impossible de trouver le temps d'éviter. Dans l'incapacité d'esquiver, je devais donc trouver une alternative pour limiter les dégâts. Quelques instants avant l'inévitable collision, je repris ma griffe pour l'empoigner à ma main droite. J'eus tout juste le temps de l'attacher correctement que mes trois lames durent lutter contre un sabre nouveau, entouré de la force des éclairs. Si auparavant, j'avais trouvé la force de tenir tête à Shintô, cette fois-ci, dès les premières minutes, mon adversaire prenait l'avantage. Afin de ne pas montrer mon infériorité sur le coup, j'affichai à la place un visage impassible, qui cachait ma colère. De la rage, mais aussi de la véhémence, de part la performance de ce shinobi. J'étais en train de perdre certes, mais cet adversaire était à l'attente de mes espérances. Concentré sur ce nouveau bras de fer, l'épée de foudre prit le dessus et m'envoya valdinguer quelques mètres au loin, une décharge me blessant à l'épaule. Je percutai un mur qui amortit entre parenthèses ma chute. Le choc de l'attaque avait formé un vaste voile de poussière, qui nous plongea quelques instants Shintô et moi dans l'obscurité de la nuit qui approchait. Sautant sur l'occasion, je composais une série de mûdras, et utilisai le Mizusesshu afin de me dissimuler sous une flaque. Je devais récupérer de l'énergie, suite à cette puissante attaque, et aussi me mettre à l'abri d'un éventuel second assaut.

Alors que j'essayais de réfléchir à une nouvelle offensive, mon adversaire décida de prendre la parole. Son côté bénin prenait le dessus, et dès lors il tenta d'établir une conversation avec moi. S'il souhaitait m'amadouer avec des mots, ce n'était pas gagné. En combat, l'essentiel était de se concentrer sur les faits et gestes, non pas sur les petits détails inutiles et superflus. Pourtant, ayant l'avantage, puisque camouflé dans l'eau, je pris la peine d'entendre le petit discours de Shintô, qui comme à son habitude, bavardait d'un ton détaché et rigide.

— Pourquoi te bats-tu Munashii ? Pourquoi tu fais ça ? Est-ce ta raison de vivre qui te pousse à agir ainsi ?

Battle Theme

Il ne comprenait pas les motivations qui me poussait à le combattre. Il semblait indigné d'avoir à faire avec un personnage aussi singulier que moi. Il essayait de négocier avec moi, certainement pour tenter de régler des problèmes, dont il ne connaissait pas l'ampleur. Dès le début, je souhaitais l'affronter depuis notre première rencontre. Si à la base, il n'était pour moi qu'un partenaire d'entraînement, pour varier mes adversaires, car je n'étais habitué qu'à combattre quelques membres de ma famille, ce qui devait répétitif et sans intérêt, désormais, il apparaissait comme un autre personnage. Une certaine rivalité, où je souhaitais montrer à Shintô la véritable face de ce monde. Si en temps normal, on attribuait à la rivalité un opposition de deux hommes cherchant à acquérrir plus de puissance que l'autre, dans mon cas, je cherchais à montrer la raison à Shintô. Tôt ou tard, dans le combat qui nous opposait, je trouverais l'occasion de répondre à ses interrogations. Je ne lui donnerais aucunement une raison à mes intentions, juste, je lui ferais comprendre que ces questions ne pouvaient être poser ainsi.

Maintenant que j'étais caché et que Shintô était dans l'incapacité de me débusquer, je me fiai au son de sa voix pour me faufiler derrière lui. Et mon geste me sauva d'une attaque plutôt dévastatrice; j'entendis une nouvelle fois Shintô s'écrier, cette fois-ci pour déclarer le nom de sa technique. C'était la technique de la boule de feu suprême: un Ninjutsu de type Katon dévastateur. En soufflant des flammes, l'utilisateur de ce jutsu était capable de créer une large sphère de feu carbonisant tout sur une grande zone. En l'occurrence, Shintô venait d'incendier une bonne partie du terrain; si je ne m'étais pas placé derrière lui, qui sait le sort qui m'attendait sur les flaques s'évaporaient avec moi à l'intérieur. Mais qu'importe, à présent, je connaissais les deux affinités de mon adversaire: le Katon, et le Raïton. Pour l'heure, Shintô employait le Raïton au corps à corps, et le Katon à distance. Pour contrer mes projectiles ainsi que mon attaque de foudre, il avait eu recours à la même arme: son katana. Je me devais donc de l'attaquer de telle sorte à ce qu'il ne puisse pas se servir de son sabre.

Et quoi de mieux pour l'attaquer que de sortir de l'ombre et de l'attaquer dans le dos ? Avec le peu de vitesse donc je disposais, je pouvais lui porter un coup par derrière, l'empêchant de sortir son katana. Certains auraient vu un geste de lâcheté que de frapper dans le dos, et pourtant, attaquer dans l'ombre de sa cible, quitte à employer des méthodes pas très catholiques, tel est le credo du ninja. En un éclair, je rompis donc mon Mizusesshu, et rangeai ma griffe de métal avant de charger mon chakra dans ma main gauche. Une lueur de chakra bleu se forma, puis se décolora pour créer une sphère d'énergie grise. Immédiatement, sans prendre la peine de laisser de répit à Shintô, je frappai ce dernier. Mon kekkaï genkaï possédant des propriétés en rapport avec le système nerveux, je m'étais efforcé de toucher un point assez précis. Ainsi, je touchai Shintô dans le dos, à la jonction entre la vertèbre cervicale six et sept. Dans cette zone de la moelle épinière, les nerfs spinaux étaient reliés directement aux bras. En visant ce point, je lançai en gros une décharge dans le dos, qui se propageait par la suite aux membres supérieurs.

Mon coup porté, ses bras subiraient suffisamment de dommages pour l'empêcher d'utiliser son sabre, et mieux encore, de lancer du Ninjutsu. Maintenant hors d'atteinte en théorie via mon Kaminarisei no Haretsu, je pouvais m'exprimer librement. Le peu de riposte qu'il pouvait me lancer serait clairement plus esquivables que son jutsu du sabre de foudre. Je lui déclarai donc avec un air légèrement nihiliste:

— Aucun honneur, aucune dignité, aucun plaisir à ma raison de vivre et de me battre. Je suis né pour combattre sous l'emblème de mon clan, et me battrai pour trouver un jour la puissance nécessaire à changer ma condition au sein de ce dernier. Néanmoins Shintô, quoiqu'il en soit, tu ne peux comprendre mes réelles intentions...

Face à face, chacun se battait pour son propre honneur même si l'un des deux combattants avait cherché à éviter cet affrontement stérile selon lui. Haletant au milieu d'un nuage brumeux, il avait du mal à percevoir les déplacements de son adversaire et pourtant, il savait pertinemment que l'autre l'observait tel un fauve prêt à sauter sur sa proie pour la déchiqueter, lentement et sadiquement. Toujours à l'affût, le jeune homme faisait osciller son regard de la droite vers la gauche tout en jetant parfois des coups d'oeil au dessus de lui, de temps à autre il s'agenouillait pour examiner le sol, peut-être s'était-il une nouvelle fois dissimulé dans ce dernier. Alors que la pluie battait fort sur les toits d'Ame Gakure, au moment où il s'y attendait le moins, une ombre surgit derrière lui, une lueur grisâtre avait jailli d'on ne savait où exactement mais une chose était sûr, c'était son opposant qui venait de l'attaquer en traître ! Il eut le bon réflexe de vouloir se baisser mais il était trop tard, il n'avait pas été assez rapide pour débusquer son égal, il n'avait pas fait preuve d'assez de vigilance. Il sentit un coup dans le dos, au début la douleur ne se fit pas remarquer mais plus les secondes s'écoulaient et plus il comprenait qu'il était dans l'incapacité de bouger son bras droit et le gauche également, comment expliquer cette situation ?

Ce n'était pas un mal anodin, c'était bien plus que cela, son opposant savait très bien où il avait frappé et il connaissait également les effets de son offensive...Munashii n'avait alors rien laissé au hasard. Cependant, il pouvait encore sentir que ses muscles ne s'étaient pas endormis à jamais malgré la douleur qu'il ressentait actuellement, il fallait juste attendre un peu et même si cela était très gênant sur le coup, il fallait qu'il fasse preuve de patience et qu'il attende que l'effet s'estompe...Il n'avait plus le choix désormais, il devait se trouver une planque jusqu'à ce qu'il puisse de nouveau user de son Ninjutsu et Kenjutsu, si seulement Shitare avait été là pour le couvrir le temps qu'il reprenne des forces...Mais sera t-il assez rapide et suffisamment concentré sur ses membres encore actifs plutôt que sur la douleur ? Il ne savait pas s'il arriverait à contenir ce mal très longtemps, il avait l'impression que ça le picotait mais en même temps, il n'avait plus tellement de sensations...Il lui aurait juste fallu un sceau sur le bras pour qu'il puisse l'invoquer sans avoir à composer les mûdras. La fumée apportée par la technique d'affinité feu disparaissant petit à petit grâce au doux vent du crépuscule, il pouvait de nouveau mieux distinguer son adversaire, intrigué par la nature de sa précédente attaque, il l'interrogea bien qu'il sache d'avance qu'il ne lui répondrais pas :

« Qu'est-ce que tu m'as fait ? »

Précédemment, il lui avait dit qu'il ne pourrait comprendre ses véritables raisons de se battre et cela l'attristait, son clan devait avoir un règlement plutôt strict, son attitude était sans doute le contrecoup d'une éducation qui ne tolérait aucun faux pas. Certes mais lui avait eu une famille pour lui apprendre le combat, les stratégies et tous devaient avoir un pouvoir particulier pour être renommé en tant que clan. Lui n'avait eu personne, il avait tout appris seul depuis son huitième anniversaire et c'était pour cette raison qu'il voulait le vaincre dès à présent, il voulait prouver au monde même s'il était sûr que tous les habitants du village s'en fichaient, il voulait montrer aux autres que même un raté qui n'avait eu aucune éducation pouvait surpasser une personne née avec le talent pour se battre, c'était en tout cas ce que son adversaire lui avait montré jusqu'à présent. Un être fier, avide de pouvoir et aimant le Dieu d'Ame...C'était ainsi qu'il voyait le Ryumosei, il percevait également un être cupide, froid et dénué de toute émotion, il était vraisemblablement le soldat de la pluie que l'on connaissait dans les autres pays Ninjas. Pour se protéger, il n'avait qu'une seule technique pour le moment, celle qui ne nécessitait pas de formation de mûdras pour être exécutée. Il s'agissait bien entendu du bouclier de feu, technique élaborée par son ancêtre et finalisée par son paternel d'après le vieux Gen.

Maintenant, il ne le quittait plus des yeux, son compagnon d'arme au kekkaï louche ! Il devait réagir avant qu'il ne frappe encore, il devait anticiper ses mouvements et esquiver, c'était la seule chose qu'il était en mesure de faire à cet instant là. Attaquer sans ses bras serait une tentative de suicide de sa part sachant que même avec ces derniers libérés, il ne restait qu'un médiocre en Taïjutsu. Il n'était pas très musclé, au contraire, il était même plutôt fragile d'apparence. Puis, d'un coup, notre protagoniste disparu du champ de vision grâce à une technique de déplacement rapide, nous le retrouvâmes un peu plus loin, dissimulé entre quelques blocs de métal rouillés, les bras pendants sur le sol, un regard déterminé. Il savait qu'il viendrait le rechercher, il savait même qu'il ne mettrait pas beaucoup de temps pour le retrouver, cependant il était plus prêt que jamais à le contrer, malgré l'incapacité de former les signes, il pouvait utiliser le bouclier pour se protéger d'un quelconque assaut...En attendant, il avait mal, ses bras le faisait anormalement souffrir et pourtant, il continua à se taire tout en essayant de faire circuler son chakra type foudre dans ses bras pour réanimer ses membres et rendre la douleur moins poignante...

[HRPG : Je te hais =D]

Nous étions là, au cœur de la pénombre, la nuit s'installant progressivement. Les ténèbres gagnaient lentement les lieux, bien qu'une lueur artificielle, créé par les hommes au grand génie, tentait de faire dissiper cette sensation d'abandon. Le voile de brume causé par la pluie éternelle de Pain-kami sombrait dans l'obscurité, néanmoins, les gouttes d'eau restaient toujours présentes. Elles étaient une partie intégrante d'Ame, un morceau de l'âme de cette cité de béton abritant des hommes sous la tutelle d'un Dieu vivant. Nous étions inconsciemment, Shintô et moi, un fragment de cet esprit, même si nous n'adhérions pas forcément à la politique du pays. Et pourtant, je venais de soustraire une partie de l'âme de Shintô, via une technique héréditaire de mon clan. Je l'avais touché, avec mon Kaminarisei no Haretsu, visant son dos pour lui bloquer les bras. D'un geste, mon chakra monotone vint l'électrocuté, son corps se déréglant pour se mutiler électriquement. Shintô était l'un des rares Amejins à subir cette technique. Désormais, il sera marqué à jamais par mon empreinte, celle d'un Dragon sans Limites Stellaires.

J'étais à présent libéré de cette menace qui pesait lourd sur l'influence de ma victoire dans la bataille. En effet, j'avais blessé Shintô aux bras, de telle sorte à ce que le temps que son trauma le perturbe au point de ne plus pouvoir utiliser ni son sabre, ni son chakra. Bien entendu, ma puissance actuelle ne me permettait pas d'utiliser un jutsu capable de perpétuer éternellement cet effet. Mon Kaminarisei no Haretsu ne ferait conserver cette paralysie de chakra qu'un certain moment. Je devais donc profiter un maximum de temps de cet effet qui me permettrait d'agir librement. Mon Raïton avait été contré par son sabre, qui appuyé par une technique appartenant au registre de l'affinité électrique, avait puisé mon attaque pour renforcer la puissance de sa lame. D'un air plutôt intrigué, il tenta de renouer le dialogue en m'interrogeant sur la nature du choc qu'il avait subi. Bien entendu, un assassin ne pouvait se permettre de parler inutilement en plein combat, et c'est le silence hurlant de l'air humide et nocturne qui répondit à ma place.

Les possibilités d'attaque que m'offraient la vulnérabilité de mon adversaire étaient aussi diverses qu'efficaces. Je pouvais attaquer librement avec mon chakra, ou bien utiliser mon arsenal d'armes à ma disposition pour affaiblir ma cible. Après quoi, une fois faible et les effets secondaires de ma technique atténués, il serait encore plus facile de l'affronter. Je mis quelques instants à réfléchir sur quel coup utiliser, tant je sentais que je ne devais me permettre d'échouer. Cette occasion était précieuse, et la rater influencerait fortement sur ma performance au cours de ce combat. Une idée en tête, je serais fort mon poing, orné de ma griffe métallique, et me proposai de m'élancer sur Shintô afin de lui lacérer l'épaule. Le coup serait lancé en diagonale, afin de toucher un maximum ma cible. Je pris un peu d'élan, et alors que mes lames étaient sur le point de se diriger sur ma proie, ce dernier disparut dans un léger voile de fumée.
Sous mes yeux, mon adversaire venait de s'évaporer, tout comme l'une des seules chances de le blesser violemment, de telle sorte à ce que la victoire m'appartienne à coup sûr.

Je fis quelques pas, histoire de me placer plus au centre de la zone. Shintô ne pouvait pas avoir disparu aussi loin que sa technique le suggérait. Pourtant, je n'arrivais pas à le débusquer. Après tout, il ne fallait pas oublier que tout comme moi, il était un ninja, formé pour être un assassin se mouvant dans l'ombre. Autour de moi, quelques endroits potentiels d'abriter mon adversaire. La pluie combiné à l'obscurité de la nuit réduit mon champ de vision, malgré la luminosité ambiante présente avec les néons sur les bâtiments. Mes pas résonnent lentement dans le lieu vide de monde. Ma stratégie se forme, comme les signes incantatoires dans ma main. Au final, au milieu du quartier désert, je créé à mes côtés trois clones de foudre. Chacun apparaît à un endroit bien précis, correspondant à trois des quatre points cardinaux. L'un au Nord, l'autre au Sud, et enfin l'un à l'Est. L'Ouest était inutile d'être représenté par ma personne, ou bien un énième raïbunshin. En effet, à ma droite, se trouvait une vaste allée qui menait au terrain sur lequel le dernier Hôtobi et moi-même nous affrontions.

Armés de senbons en main, chacun de mes clones se dirigea dans la direction où ils furent créés, avec pour seul objectif de débusquer Shintô, et de le blesser en le touchant avec des aiguilles ninjas. Restant immobile, je jouerais le rôle d'observateur, qui lorsqu'un de mes clones auraient trouvé Shintô, ordonnerait avec aisance au reste du trio de se diriger sur le Chûnin. Les bras croisés - dans une posture inhabituelle en combat - j'attendais donc que mon adversaire sorte de sa cachette, histoire de lui faire comprendre que penser pouvoir se dissimuler devant un expert en la matière était peine perdue.

[Résumé: Chaque clone part dans une direction différente. Au final, il y en aura un forcément qui te trouvera. Dans la mesure où tu l'élimines avant qu'il ne te trouve, je serais là pour voir tes déplacements, et qui plus est la décharge de mon clone te touchera, signalant ta présence aux deux clones restants.]

Affaibli par la technique qui lui avait affligé son opposant, le jeune homme avait dû se résoudre à se cacher tant que le Jutsu ferait effet, s’il ne pouvait pas se servir de ses bras, c’était peine perdue, il ne savait rien faire sans, c’était là que son handicap pour le Taïjutsu le rendait vulnérable, un utilisateur régulier du combat au corps à corps se serait sans nul doute facilement débrouillé avec ses jambes seules pour pouvoir contrer son adversaire, cependant lui ne put rien faire. Il resta impuissant avant de lâchement prendre la fuite derrière ces quelques blocs de métal, ne sachant pas trop quoi faire si ce n’était que d’attendre. Si le champ de bataille, il entendit un bruit semblable à celui que l’on entendait lorsque l’on formait des clones. Mince …S’il utilisait cette technique pour le retrouver plus facilement, il ne pourra plus rester caché bien longtemps songeait-il en regardant les extrémités de ses doigts qui commençaient tout doucement à bouger même si cette mobilité ne lui permettait pas encore de composer des mûdras.

Il entendait à chaque seconde, les pas précipités des clones qui le cherchaient mais il restait calme, gardait son sang froid vis-à-vis de la situation, il se disait toujours, s’il était en guerre, prendrait-il le risque de se montrer à découvert ? Certainement pas ! Alors même s’il serait contraint à retenir sa respiration plus d’une minute, il le ferait, actuellement, il voyait Munashii tel un ennemi, plus un compagnon d’arme et il savait que ce dernier manigancerait n’importe quoi pour maintenir cette rivalité qu’il décrirait comme étant saine pour évoluer. C’était bien ce qu’il avait pu comprendre, ce garçon ne vivait que pour se battre et faire honneur à son clan tout comme il avait désiré lui-même le faire lorsque les siens étaient encore en vie. Plus le temps passait, plus il était anxieux mais il pouvait également bouger ses doigts de mieux en mieux, bientôt, il pourrait serrer le poing. L'adolescent fermait les yeux en pensant très fort à ce que cet instant arrive au plus vite, il ne pouvait plus supporter ce stress, il ne savait guère désormais si le bruit produit derrière lui était dû à la pluie battante s'écrasant sur l'aire de combat ou s'il s'agissait des pas de son opposant.

Puis il fut un temps où la pression devenait insoutenable et enfin, lorsqu'il récupéra la faculté de bouger l'entièreté de ses bras, il se hissa avec difficulté hors de sa cachette, faisant face aux clones de son adversaire en formation de combat, senbons à la mains, parfait...L'un d'eux était tout proche de lui et n'hésita pas à lui sauter dessus tel un sauvage, il esquiva sans peine le premier coup mais le deuxième assaut fut plus violent, il réussit à lui toucher le bras gauche alors que l'adolescent lui avait asséné un coup de kunaï. Heureusement grâce à son chakra de type foudre également, il avait réussit à minimiser les dégâts cependant désormais, il était à découvert, il ne pouvait plus fuir ! De toute manière, il n'avait pas l'intention de se défiler, observant les derniers "Munashiis" de haut, il les toisa et sans savoir qui était le vrai parmi les trois restant, il vit qu'il était prêt à se battre, ils étaient désormais face à face, leur regard tentait de lire dans l'autre pour anticiper ses prochaines attaques, il n'allait plus se laisser avoir une deuxième fois au même jeu, même s'il connaissait désormais les effets précis de cette offensive, même s'il savait également que les effets n'étaient que de courte durée. Et au cas où son plan était un échec, il avait prévu sa roue de secours, composant des signes de main à un rythme modéré étant donné qu'il n'avait pas encore récupéré toutes ses capacités, il se mordit ensuite le pouce gauche pour qu'un peu de son sang s'y déverse avant de plaquer sa main au sol. À cet instant là, l’adolescent dicta ces paroles d’un ton dur :

« Kuchiyose no Jutsu ! »

Au même moment, un nuage de fumée blanche apparut autour d’eux et lorsqu’il se dissipa, Shintô n’était plus seul mais bel et bien accompagné d’un renard roux au pelage doux comme la soie, des yeux profonds qui laissaient penser qu’ils lisaient dans votre esprit et une aura puissante qui se dégageait de lui. Maître et invocation étaient une nouvelle fois réunis, ce fut sans tarder que Shitare interrogea son maître au sujet de sa venue ici étant donné que d’après ce qui les entourait, ils se trouvaient toujours à Ame Gakure no Satô et qu’ils n’étaient pas sur leur terrain d’entraînement habituel. Alors s’ils n’étaient pas venus en ces lieux pour améliorer leurs capacités respectives, que faisaient-ils ici ? Le dernier des Hôtobi poussa un long soupir avant de désigner d’un bref mouvement de tête Munashii qui se trouvait face à eux. Le canidé comprit alors immédiatement pourquoi notre protagoniste l’avait invoqué, si son maître avait fait appel à lui, c’était car le Shinobi aux cheveux blancs l’avait provoqué en duel. Shitare connaissait bien son invocateur, il savait pertinemment que se battre pour le simple plaisir d’échanger des coups n’était pas dans sa nature, c’est pourquoi il en avait déduit que c’était probablement ce mystérieux combattant qui le forçait à combattre. Le jeune homme croisa les bras tout en regardant sa créature pour enfin lui ordonner :

« Vas-y, c’est ton combat maintenant, je viendrais probablement te prêter main forte si tu as un souci avec les clones, moi…Je veux juste savoir où est le vrai et mettre un terme à ce combat inutile. »

D’un hochement de tête singulier, le renard venait de lui montrer qu’il approuvait les paroles de celui avec qui il avait ce pacte de sang. Puis, après quelques secondes de préparation mentale, l’animal se jeta sauvagement dans la mêlée qui comprenait deux clones et un seul être véritable. Tout allait si vite que le descendant du clan maudit de la pluie ne pût suivre toutes les actions, il le vit mordre mais ne comprit pas de suite où était le vrai, par précaution, pour ne pas qu’il arrive par derrière comme il y a quelques minutes. Il saisit rapidement son sabre pour ainsi parer toute attaque et se préparait à utiliser son bouclier de feu ou de foudre en cas d’offensive inopinée de la part de son adversaire. Mais à priori, il n’était pas censé quitter la zone de combat étant donné qu’il se battait avec Shitare. Les yeux de l’adolescent oscillaient entre la gauche et la droite, allant parfois vers le haut avant de redescendre et ainsi tenter de comprendre où se trouvait l’expert en matière de camouflage mais pendant ce temps, son bras gauche le faisait toujours légèrement souffrir...

La fougue de Shintô prenait une toute autre allure. Le combat s'était intensifié de plus belle, et le voici bien plus réactif que quelques minutes auparavant. Mon plan le lui imposait, cela dit. Mon dispositif visant à le débusquer était d'une grande efficacité, et y échapper ne pouvait relever que de la lâcheté. Fuir, ce n'était pas l'option que j'envisageai du point de vue de mon adversaire, qui malgré le fait qu'il ne me portait pas dans son cœur, avait un minimum de dignité. Même si la défaite est mal vue, fuir est une forme d'abandon bien plus pire que la défaite. Si dans le premier cas, c'est le corps qui lâche, le second correspond à une lâcheté de l'esprit, une attitude inepte et arriéré. Et j'avais horreur des lâches, au point que mon sang ne fit qu'un tour lorsque l'infime pensée où Shintô viendrait à s'évader de notre duel me traversa l'esprit.

Sur trois de mes clones en recherche, l'un d'eux, celui partant vers le nord, débusqua mon antagoniste. Immédiatement, il alerta les deux autres, et ne laissa aucun temps supplémentaire de répit au Chûnin, puisqu'il engagea aussi vite que possible le combat. En utilisant le Raïbunshin no jutsu, je n'avais cherché en aucun cas à créer des combinaisons d'attaque, qui réduiraient considérablement les réflexes de mon adversaire. Combattre avec trois alliés n'auraient fait que me gêner. J'avais utilisé ce ninjutsu pour retrouver Shintô, sans devoir risquer de m'engager dans un traquenard douloureux. Les dégâts que pourraient infliger mes copies n'étaient en somme que supplémentaires, bonus et récompenses de la réussite de ma stratégie.

Tandis que mon clone fusa sur le dernier Hôtobi, senbons en main, le chûnin adverse en question semblait rétabli de ma précédente attaque, la Rupture du Fluide du Tonnerre. Pour preuve, il lutta kunaï en main et à deux reprises face à mon clone. En premier lieu, il évita tout d'abord un tir initial, sans réelle difficulté. Le second assaut fut le dernier, et le plus décisif: touché au bras gauche pour Shintô par des senbons, et au ventre pour mon clone d'un coup de kunaï. Au final, mon clone avait fait du bon boulot, périssant dans une décharge affaiblissait légèrement celui contre qui il venait de se battre. Alors que mes deux autres clones accoururent pour s'occuper du cas de mon adversaire, ce dernier utilisa à nouveau son chakra, après un temps d'inactivité que j'avais créé, pour se servir de la technique d'invocation. Une goutte de sang, quelques mûdras, et une main au sol firent apparaître un fauve à la robe rousse. L'animal, un renard, dont les deux yeux étaient de foudroyants joyaux, rugit et autour de lui la pluie s'écarta l'espace de quelques instants.

Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Deux clones contre un kuchiyose, et leurs créateurs face à face. Un tandem intéressant. Alors que mes Raïbunshins évitaient de leur mieux des coups de griffe et de crocs, je fis usage d'une vitesse insoupçonné pour venir à la rencontre de Shintô. Griffe au poing, je croisai une seconde fois le fer avec lui. Cependant, j'étais bien plus déterminé qu'auparavant. L'impact joua en ma faveur, puisque je fis reculer mon adversaire de quelques pas. J'étais arrivé avec une brutalité très rare au vu de mon style de combat. Cette fois-ci, je m'étais affirmé d'une toute autre manière, afin de surprendre ma cible. Je retirai ma griffe, et immédiatement après, j'enchaînai de nombreux coups de mon arme. Pour agrémenter le tout, je m'abaissai par moment pour tenter de faire un croche-patte au shinobi ou bien quelques coups d'estocs.

Après cette intense lutte, je soufflai une fois. De la buée sortit de ma bouche, tant l'air s'était refroidi suite à la tombée du soleil. Pendant ce temps, mes clones se débattaient pour neutraliser le renard. S'ils lançaient des aiguilles ninjas pour le toucher, ce dernier ripostait immédiatement d'un coup de griffe sauvage. Les projectiles disparaissaient dans la pénombre, tandis que mes clones devaient jouer de leur agilité qui était la mienne pour éviter de subir le sort de leur troisième confrère. Ils se mouvaient dans tous les sens, quitte à en faire perdre la tête au renard qui avançait dans toutes les directions, manquant de peu à chaque fois leur attaque. Mais soudain, alors qu'ils faisaient armes égales, mes copies eurent une idée lumineuse. Se concertant au préalable, ils firent un tir de diversion, avec bien entendu des senbons. Encore une fois, l'animal se servit de ses pattes pour dévier la trajectoire et ce fut à cet instant précis que mes clones enchaînèrent leur plan. Sortant chacun une chaîne, ils entravèrent la bête, leurs chaînes s'enroulant autour de l'invocation. Au final, elle fut incapable de se mouvoir, bien qu'elle se débattait et qu'elle donnait tout de même du fil à retordre à mes bunshins.

Un hurlement animal résonna dans le lieu, hurlement qui s'étouffa quelques instants plus tard. Dans un effort suicidaire, mes clones s'annulèrent, leurs décharges suivant les liens de fer qui retenaient sur place la bête. Le choc fut suffisant, au vu de l'énergie produite qui était assez phénoménale, pour faire disparaître l'invocation dans un léger nuage de fumée blanchâtre. De ce fait, j'étais de nouveau en combat singulier avec Shintô. Néanmoins, je venais de finir une série de mûdras, et fit apparaître un épais brouillard dans la zone de combat. C'était le Kirigakure no jutsu. Repérant la position de Shintô, je bondis en l'air et lançai cinq senbons en sa direction, avant de me replier quelques mètres plus loin.

Si pour l'adolescent cet affrontement n'avait pas de réelles raisons d'être, il avait désormais compris, ce qu'était l'euphorie de se battre sans soutien, d'être seul face à une personne qui ne retenait pas ses coups. Jusqu'à présent, il avait toujours cherché à ne pas voir au delà de la surface, mais Munashii était arrivé et lui avait fait perdre toute forme de naïveté. Il avait compris, ce que c'était que d'être réellement en danger. Les coups s’enchaînaient à une vitesse fulgurante, chacun essayant tour à tour de faire reculer son opposant alors que la nuit allait bientôt tomber sur le petit village caché de la pluie. L’adversaire du héros de notre récit fut bientôt si intense dans ses assauts que le dernier survivant des Hôtobi avait du mal à jeter un œil en arrière pour voir où en était son invocation. La santé de Shitare était primordiale, si lui était blessé, il savait que son renard pouvait prendre le relais le temps qu’il puisse lui-même stopper son hémorragie ou bien que les effets de la technique s’annulent. Après avoir croisé le fer, le Ryumosei se retira pour reprendre de plus belle avec des croche-pieds ou autres coups du style cependant notre protagoniste ne se laissa guère déstabilisé par la rapidité du Chûnin qui lui faisait face.

Ce petit jeu dura encore quelques secondes jusqu’à ce que Shintô ressente une douleur incontrôlable au niveau de la poitrine, ainsi les clones de Munashii avaient eu raison de son animal. Dans un moment de rage silencieuse, l’adolescent décida d’annuler le sort, son canidé n’avait pas besoin de souffrir inutilement, il fallait qu’il rentre parmi les siens pour qu’ils puissent s’occuper de lui. Si depuis leur première rencontre, l’humain avait fait des progrès spectaculaires, il avait durant un certain temps délaissé son compagnon d’armes, désormais il le regrettait, sans cela, l’issue de la bataille aurait peut-être put être déterminée dès lors. Malgré la disparition de Shitare de l’aire de combat, le soldat de la pluie ne put s’empêcher d’afficher un léger sourire remplit de satisfaction, les clones s’envolèrent à leur tour dans un nuage de fumée singulier. Désormais, il n’y avait plus que deux êtres sur la plateforme, le garçon aux cheveux blancs face à son égal de grade.

Tous deux suaient, haletaient, relâchant de temps à autre un écran de vapeur sortant de leur bouche, ils se regardaient sans jamais ciller histoire de prouver à leur opposant qui était le plus résistant. Puis, sans qu’il ne s’y attende, Munashii composa une série de mûdras, il n’était donc pas encore à bout. Quelle vitalité songeait le jeune homme en se préparant à riposter…Mais à son grand regret, il ne lança pas d’offensive de front, il s’était contenté d’invoquer la brume grâce au Ninjutsu. Il avait déjà fait face plusieurs fois à cette technique, il savait comment la contrer mais malgré cela, en vue de la rapidité de son adversaire et de ses techniques de dissimulation impressionnantes, il n’allait pas pouvoir contrer les coups en lançant une autre attaque, il allait devoir trouver un plan pour s’en sortir. Mais tout d’abord, il devait se servir de son intuition et de son talent pour ne pas recevoir de coups de son opposant dans cette brume épaisse, il n’avait pas le choix, il allait devoir avoir recours à cette technique.

Après tout, le Jutsu que son père avait inventé le protégeait d’attaques de type Ninjutsu, Taïjutsu, Kenjutsu et autres projectiles. L’arène fut de nouveau silencieuse, seules les gouttes de pluie martelant le sol se faisaient entendre, il devait se fier à ses sens pour repérer son adversaire camouflé lui aussi dans la fumée. Notre protagoniste ferma les yeux et resta à l’affût du moindre bruit, du moindre mouvement. Puis soudain…il sentit quelque chose arriver, comme s’il venait de recevoir une prémonition ! L’adolescent fronça les sourcils, écarta largement les bras et murmura de manière à ce que Munashii ne l’entende pas :

« Katon, Hi no Koutetsu… »

Une armure de feu vint lui recouvrir l’entièreté du dos pour le protéger ainsi des senbons lancés par le Ryumosei. Désormais, il devait attendre que le brouillard se dissipe ou alors se résigner à jouer à cache-cache avec son opposant pour le perturber bien qu’il doutait qu’il ait laissé une faille dans son plan. Sans plus attendre, il rompit le sort et les flammes disparurent instantanément. Pour se défaire de sa prison brumeuse, le garçon tenta de gagner en altitude, il fit donc un bond spectaculaire mais à n’importe quel niveau, il semblait que tout soit aussi blanc que du lait. Il n’eut donc guère le choix, il allait devoir sortir le grand jeu avec une technique qu’il avait appris il y a plus de trois ans de cela, alors qu’il n’était qu’un simple étudiant à l’académie Ninja. Concentré, un genou à terre, le dernier des Hôtobi forma des mûdras à son tour avant d’inspirer une grande bouffée d’air pour ainsi expirer un gigantesque dragon de feu lorsqu’il utilisa le :

« Katon ! Ryuuka No Jutsu ! »

Il n’avait pas réellement l’intention de toucher son opposant avec une technique aussi grotesque et s’il réussissait, c’était par pur hasard, il n’avait pas visé une cible particulière mais il avait veillé à ce que le feu se répande un peu partout, de cette manière, l’ombre du Chûnin de la pluie se dessinerait derrière les flammes. En effet, quelques secondes plus tard, il l’avait déjà repéré et bien qu’il ne sembla pas avoir été touché par l’offensive lancée par son Sempaï, il avait sans doute été déstabilisé par cette stratégie plutôt bien réfléchie. Il fonça directement sur lui, fondant sur lui tel un faucon sur sa proie, le garçon aux cheveux noirs corbeau s’élançait vers son interlocuteur avec son sabre à la main. Il ne savait pas avec quoi il allait riposter mais il avait déjà préparé sa défense, intérieurement, il était prêt à rendre le coup au Ryumosei. S’il croyait que cette fois-ci, sa griffe ou son Kekkaï Genkaï étrange allait le sauver, il n’était pas au bout de ses surprises ! Alors que le Shinobi aux convictions troubles frappa de toutes ses forces, de toute sa haine son adversaire, il enclencha au même moment son bouclier de foudre grâce à la conductivité de l’eau qui foulait ses pieds…Qu’advient donc t-il de Munashii ? De son côté, notre protagoniste savait pertinemment qu'il avait tout misé dans cet assaut, il allait bientôt devoir se limiter à des attaques de second plan par la force des choses...

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Pourquoi te bats-tu ? [PV Munashii]

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